Quai "Mort"

Avec internet ce qui est formidable c'est qu'à la moindre question ou au moindre doute en quelques clics on trouve une réponse pour "satisfaire" sa curiosité... Un soir je tombe sur un site d'explorateurs urbains, j'ai passé des heures à taper et retaper certains indices laissés ici ou là dans des légendes, commentaires, etc. J'en apprends beaucoup sur l'histoire de cet endroit et au lieu de satisfaire ma curiosité je n'ai fait que l'attiser.

Après deux tentatives je réussis à gouter aux perspectives et entrelacs des tunnels parfois vides et parfois gorgés de métros. Le quai "mort", que j'arrive enfin à fouler, m'offre une atmosphère particulière. L'éclairage atténué par les wagons glisse sur la voute toute carrelée... Difficile de comprendre comment ce genre de choses peuvent me motiver à enfreindre les règles pour m'y rendre, et vivre cette "vision", ce point de vue. Les agents de sécurité et l'équipe de la sureté ratp n'ont eux pas vraiment compris que cela pouvait me passionner. J'ai été gentiment raccompagné à la sortie après 1h30 d'attente, une fois qu'il avait été constaté que je n'avais commis aucunes dégradations.







Prolongation

Le métropolitain de Paris a plus de cent ans mais il ne cesse de s'agrandir pour transporter toujours plus de voyageurs. Avant il aurait été impossible de ne pas voir la construction du réseau. D'énormes tranchées étaient creusées puis recouvertes pour créer les tunnels. Aujourd'hui tout se passe sous terre, à part quelques palissades en surface et les gros panneaux des entreprises de BTP rien ne laisse filtrer que sous nos pieds des m3 de terres disparaissent pour laisser place aux lignes tubulaires que nous emprunterons demain.

Je n'ai pas eu la patience d'attendre, mais lorsque un chantier tourne 24/24 il est imprudent de s'éterniser.La sirène du chantier retentit, les voix des ouvriers se font plus intenses, il est temps de partir, laisser l'endroit tel qu'on la trouvé et jeter un dernier regard derrière soi, car il est probable que la prochaine fois que je passe par là je sois comme le commun des mortels "confortablement" installé dans une rame!